Le Maroc : Dernier de la classe ou premier de la place ?
Le rôle du Maroc dans la scène politique mondiale : Dernier de la classe ou premier de la place ?
Nous avons tous en mémoire le jour où khadaffi, accompagné du petit fils de Omar mokhtar, descendait de l’avion en Italie arborant la photo de l’exécution de l’icône de la révolution libyenne, narguant ainsi l’Italie et l’ensemble de l’occident;
Nous avons tous en mémoire les frasques de ses fils, à commencer par la descente des Champs-élysées en Ferrari, l’achat d’un poste au sein de l’équipe de Juventus ou l’acharnement sur les pauvres agents et femmes de maison en suisse ;
Nous avons tous en mémoire les fameuses répliques de khadaffi, concernant l’origine pseudo-arabe de Barack OBAMA, ou sa désignation comme étant Roi des rois d’Afrique ou son régime pseudopolitico-socio-psychotrope ;
Mais nous avons, surtout, en mémoire, le jour où la délégation marocaine a rebroussé chemin quand le Fameux Feu khadaffi avait invité le Polisario pour les festivités du 40éme anniversaire de son putsch.
Certes, c’est facile de refaire le monde après coup. Cependant, afin de ne plus subir ce genre de frasque mélangé à du dédain politique à l’égard du peuple marocain et à l’égard de notre cause nationale, il faut que le Maroc conforte sa position dans la région et dans le monde.
Alors, quelle politique étrangère et pour quel résultat ?
Afin de dresser le portrait du Maroc du futur, il faut analyser sa situation actuelle. Mais avant toute chose, un petit mot concernant la gestion par le Maroc du dossier de la révolution / libération libyenne.
Sur ce point, je tiens à saluer le courage de l’Etat Marocain pour sa prise de position, courage et avant-gardisme total (comparaison faite avec les autres pays du même calibre politique).
De même que je tiens à souligner la gestion intelligente de ce événement politique multidimensionnel, car dans le passé nous étions habitués aux décélérations fanfareuses mais sans aucune action de suivi sur le terrain. Sincèrement, j’étais aussi agréablement surpris, par le professionnalisme de la délégation marocaine qui a mis le pied à l’étrier en faisant cette visite historique en Libye ainsi que la reconnaissance officielle du CNT de même que l’affrètement des avions marocains afin de rapatrier les soldats de la libération pour être soigner au Maroc. Chapeau bas, messieurs dames et bonne continuation.
Ceci étant précisé, revenons à nos chèvres (Private jock). Quelle est l’image du Maroc au niveau mondiale ?
Le Maroc jouit, au niveau de la scène politique mondiale d’une image positive construite sur plusieurs volets.
Le volet humanitaire : Depuis des décennies les soldats marocains sont présents dans plusieurs zones de conflit afin d’apporter leur soutien à la population locale et préserver la paix sous l’égide des Nation unies;
Le volet social : Le Maroc à travers l’initiative nationale du développement humain à gagner une bataille dans la guerre contre la pauvreté et l’exclusion. Certes le chemin est long, mais les plus grands voyages commencent toujours par un premier pas ;
Le volet renseignement : Le Maroc a gagné depuis un moment le respect de ses compères dans le domaine du renseignement. D’ailleurs, je me suis toujours poser la question de savoir : si ce don national est à bon ou à mauvais escient ?
Le volet économique : Sur ce point, je ne m’avancerai guerre surtout que je ne suis point un expert. Toutefois, nous constatons à travers les rapports de la banque mondiale relatifs à la classification du Maroc sur la question du revenu annuel par habitant en sus de notre quotidien, que le Maroc avance et il le fait dans la bonne direction.
Partant de ce constat sélectif et limitatif, nous pouvons soutenir que le Maroc à un potentiel intéressant pour être parmi les leaders au niveau régionale (Afrique du Nord), au niveau continental (avec l’Afrique du sud comme allié de raison et non de coeur. Passé oblige) au niveau international en s’appuyant sur ses alliés de longue date.
Le Maroc, un pays a potentiel intéressant, mais comment le matérialiser sur la scène politique mondiale ?
Il y a peu de temps, quant on essayait d’analyser la stratégie de la politique étrangère marocaine, on retombait toujours sur une sorte de mollesse politique mélangée à un soupçon de nonchalance, le tout servi dans un plat réchauffé assaisonné par des prises de positions assez suiveuses et presque jamais novatrices. L’exemple de l’affaire de l’Ile Leila, l’affaire des immigrés marocains qui se faisaient massacrés dans les postes frontaliers espagnols, les campagnes politiques de la droite espagnole contre la cause marocaine du Sahara…etc.
Alors, face à ces multiples balbutiements politiques, il me semble qu’un traitement de choc s’impose. A commencer par la prise de conscience intime et profonde qu’une politique étrangère n’est pas forcément liée à des pétrodollars ni à la possession de bombe nucléaire, mais à une utilisation judicieuse du ton dans le temps.
Pour cela, il me semble que le Maroc doit adopter une politique étrangère forte dans ses fondements, cohérente dans ses objectifs, juste dans ces actes mais surtout précise dans son timing.
Esquisses de quelques fondements de la politique étrangère Europanafricaine du Maroc
Il ne faut pas se leurrer, la présence du Maroc dans l’Afrique ne peut se construire qu’à travers une consolidation de ses relations avec l’Europe et ce, malgré les temps de crise que connaît le vieux continent. La raison est simple, la présence européenne notamment française au niveau africain est prédominante, raison historique socio-politique…etc.
A cet effet, au lieu que le Maroc se lance corps et âme dans la conquête des pays africains, surtout avec une force de frappe et un potentiel économique assez limités, malgré toute la bonne volonté du monde, il m’ait difficile de concevoir qu’une telle approche puisse avoir des résultats significativement palpables au niveau politique, à terme ni à moyen terme. En conséquence, il serait opportun de consolider, encore plus, nos relations avec le vieux continent afin de se positionner comme un point de relais vis-à-vis de ce partenaire. En somme, l’Europe veut garder ses liens avec l’Afrique, mais eu égard au redimensionnement géopolitique du monde et à ses problèmes internes elle ne peut plus et / ou ne veut plus être en front avec l’Afrique en ayant en background l’héritage post-colonial.
Partant de ce constat, le Maroc doit se positionner dans cette conjoncture afin d’aider les uns à apaiser leur conscience et les autres à améliorer leur existence.
Quelques refélxion sur les objectifs à atteindre ainsi que les moyens à mettre en œuvre :
Comment voyons-nous le Maroc dans 20 au 30 ans ?
Moi, j’ai la prétention et l’ambition (si je suis toujours en vie inchallah) de concevoir mon pays comme étant, une Force Régionale, un Allié Continental et surtout un Acteur au niveau Europanafricain.
Avec le statut avancé, le Maroc a les moyens pour agir et s’immiscer dans les rouages de l’UE ;
Avec la chute du régime de khadaffi et la libéralisation dela Tunisieet l’Egypte et la future chute des régimes militaires (suivez mon regard ou ma plume…) le Maroc aura son mot à dire au niveau régional ;
Avec une politique de partenariat claire et cohérente entre l’Europe et l’Afrique, le Maroc peut être le hub financier et politique au niveau africain ;
Avec une politique d’échanges culturels à travers l’encadrement de la population estudiantine africaine résidente au Maroc, notre pays peut en faire des ambassadeurs de demain en faveur du Maroc. Une fois formés et rentrés dans leur pays, ils penseront Maroc dans leurs business, dans leur culture et même dans leur consommation. Alors prenons soin de cette niche et creusons les moyens de sa consolidation afin d’en voire les fruits dans 5, 10, 15 ans.
Last but not least, un pays comme le Maroc, ayant été le premier de la Place politique mondiale à reconnaître officiellement l’existence des Etats Unis d'Amérique, ne peut se permettre aujourd’hui, d’être le dernier de la classe.
T.M : Un Marocain Europanafricain